Au bord des routes de France, des plaques rappellent les actes héroïques et les sacrifices en temps de guerre. Ces actes, ces sacrifices, des hommes les firent pour sauver d’autres hommes, pour la liberté et la dignité de leur pays. Ces plaques sont là pour que ces hommes ne soient pas oubliés, pour leur vie offerte qui mérite respect. En 2019, il est important de s’en souvenir, et de s’arrêter là où ils sont tombés car nous aurions pu être l’un d’eux, victime ou résistant.
Aujourd’hui, la tendance va plutôt à la glorification de certains « politiques », du football, ou de la bêtise. Elle laisse sur le côté, dans un gris qui s’efface, le courage anonyme.
Ces plaques, cailloux blancs d’humains itinéraires, nomment souvent ces soldats de l’ombre.
Ce n’est pas pour rien.
Elles restent là, ces stèles immuables, sous le soleil de plomb l’été, sous la neige d’hiver, par tous les vents. Elles voient passer les saisons, les animaux sauvages la nuit, entendent les premiers oiseaux de l’aube, reflètent le visage des passants qui s’arrêtent pour les lire. Elles ne gênent personne, et surtout, elles sont l’œuvre de celles et ceux qui sont restés et qui ont voulu par un geste matériel, un travail précis de la main, un effort volontaire, un salut du cœur, laisser une trace dans le temps de celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de vieillir.
Parce que l’Association Pan de lune a vu le jour en Ariège au pied du Pas Del Roc qui l’a inspirée, elle tient, par ce modeste texte, à transmettre ce dernier fait, peu glorieux celui-ci : Dimanche 27 janvier 2019, la plaque commémorant l’action des Résistants français et des Guérilleros espagnols, lors de la bataille de Vira face aux Nazis le 9 juin 1944, a été arrachée du rocher sur lequel elle était fixée.
Ce rocher planté à l’endroit dit « La Paychère », en bordure du CD 12 entre Vira et Dun, marque de sa présence forte la colline de Thuriège où eurent lieu les combats.
La stèle parlait de ces hommes unis contre l’avancée de ces nazis sans foi ni loi, assassins d’enfants, de femmes, de familles.
L’Association Pan de lune condamne cette dégradation indigne, inutile, visant à amputer la mémoire d’un lieu rougi du sang de ses innocents.
Un tel acte ne peut jaillir que de noires profondeurs. N’y a-t-il pas mieux à faire sur cette terre ?
Nous voudrions dire à « la main » qui a dévissé les 4 clous de cette stèle, qu’elle n’a RIEN effacé du tout. Bien au contraire, son geste prouve l’utilité de se souvenir pour ne plus jamais revivre la guerre, la guerre que ce genre de main engendre.
Aucune main ne fera taire l’histoire en marche car elle continue. Hier, les espagnols et les français, ensemble contre l’envahisseur…
Demain…
La colline de la bataille de Vira se souviendra toujours. Avec ou sans stèle.
Alors, allons… enfants de la Patrie. ENSEMBLE, c’est TOUT.
Sylvie Goll-Solinas